JULES ROMAINS & GRAND’COUR
UNE VÉRITABLE HISTOIRE D’AMOUR
En 1929 Louis Henri Jean Farigoule, alias Jules Romains acquiert le manoir de Grand’Cour à Saint-Avertin.
La demeure semble répondre à toutes les exigences du poète et romancier :
"L’endroit idéal devait se situer au maximum à deux cent cinquante kilomètres de Paris (…) ; de préférence au Sud (car mon horreur du trop beau temps ne m’avait tout de même pas rendu aveugle aux désagréments d’un climat froid et pluvieux). Les mêmes raisons me conseillant de laisser de côté des pays qui, tout en étant à la bonne distance et au Sud de Paris, passaient pour assez rudes […]. Ce qui m’amenait à situer approximativement mes recherches sur un arc-en-ciel qui, partant de Bourges, atteindrait Tours" (discours de 1963).
Après plusieurs explorations de cette région, au mois de mai 1929, l’affaire est conclue avec madame Papineau, propriétaire de Grand’Cour : Jules Romains se porte acquéreur de cette demeure «noble et intime», et s’y installe avec son épouse Gabrielle Gaffé pour de fréquents séjours.
Même après leur séparation, il continuera d’y séjourner seul, puis avec sa seconde femme Lise Romains.
Si l’écrivain chérit les moments de tranquillité, il y invite aussi quelques confrères et amis auxquels il fait découvrir le vin de Grand’Cour produit par le couple de closiers qu’il emploie, les Véron. Les membres du PEN Club International – Poets, Essayists Novelists – s’y rendent en 1937, tout comme les illustrateurs et autres journalistes de son temps… sans oublier Albert Einstein, qui aurait goûté le vin de Romains en 1921 !
Mais en 1940, d’autres visiteurs moins agréables débarquent… Alors que le couple Romains a embarqué pour les Etats-Unis, Grand’Cour n’est plus occupée que par Jeanne Dreyfus, la mère de Lise. Malgré l’accueil froid qu’elle réserve aux soldats du IIIe Reich, ceux-ci font bien vite comme chez eux. Tanks et camions allemands vont et viennent par le portail durant quatre ans.
En 1946, un an après son retour en France, Jules Romains est fait Académicien et publie le dernier des 27 volumes des Hommes de bonne volonté. Une oeuvre écrite en grande partie à Saint-Avertin derrière le portail bleu qui abrita don des aventures de fiction et des moments d’Histoire !
Sources : Grand’Cour à Saint-Avertin, Michel RAMETTE, éditions Antya.